Vous êtes entrepreneur et vous vous demandez si le bénéfice et la trésorerie sont la même chose ? La réponse est simple : non.
1. Qu’est-ce que le bénéfice ?
À la fin de l’année comptable, l’un des indicateurs clés pour évaluer la performance de votre entreprise est le résultat. Il se calcule de manière simple :
Chiffre d’affaires – Charges = Résultat
- Si le résultat est positif, votre entreprise réalise un bénéfice : c’est une bonne nouvelle !
- Si le résultat est négatif, cela signifie un déficit.
Cependant, ce calcul prend également en compte des éléments qui n’ont pas d’impact immédiat sur votre trésorerie, comme :
- Les amortissements (réduction progressive de la valeur d’un bien),
- Les variations de stock,
- Les provisions (notamment pour créances douteuses).
En résumé, le bénéfice est une donnée comptable qui reflète la rentabilité de votre entreprise, mais il ne correspond pas directement à l’argent dont vous disposez sur votre compte bancaire.
2. Qu’est-ce que la trésorerie ?
Contrairement au bénéfice, la trésorerie est une donnée tangible : c’est l’argent réellement disponible sur le compte bancaire de votre entreprise. Elle représente votre capacité à honorer immédiatement vos dépenses.
Elle se calcule ainsi :
Encaissements – Décaissements = Trésorerie
Ce qui entre dans votre trésorerie :
✅ Chiffre d’affaires encaissé
✅ Subventions reçues
✅ Prêts bancaires
Ce qui en sort :
❌ Paiement des fournisseurs et charges sociales
❌ Remboursement des emprunts
❌ Paiement de la TVA
Contrairement au bénéfice, la trésorerie prend en compte la TVA, qui ne fait pas partie du calcul du résultat comptable. De plus, certaines charges comptables (comme les amortissements) n’affectent pas votre trésorerie.
3. Pourquoi est-il essentiel de faire la distinction ?
Confondre bénéfice et trésorerie peut mettre en péril votre entreprise.
- Une entreprise rentable peut manquer de trésorerie et se retrouver incapable de payer ses factures.
- Une entreprise déficitaire peut, malgré tout, disposer d’une trésorerie suffisante si elle bénéficie de financements.
Si vous ne faites pas cette distinction, vous risquez la cessation de paiement, pouvant mener à une liquidation judiciaire.
4. Exemples concrets
- Mauvaise gestion : Vous constatez que votre entreprise réalise un bénéfice et décidez de vous verser l’intégralité de votre trésorerie. Résultat ? Vous vous retrouvez dans l’incapacité de payer vos charges (loyer, impôts, fournisseurs…).
- Erreur stratégique : Un gros client vous propose une commande importante, mais vous n’avez pas la trésorerie nécessaire pour acheter les matières premières. Vous acceptez malgré tout… et vous vous retrouvez bloqué avant d’avoir pu livrer.
5. Anticipez et prenez des décisions éclairées !
Comme le dit l’adage : « Gouverner, c’est prévoir ».
Si un client vous propose une grosse commande, ne vous fiez pas uniquement à votre compte de résultat. Consultez également votre tableau de trésorerie : aurez-vous suffisamment de fonds pour couvrir vos dépenses avant de recevoir votre paiement ?
Si la réponse est non, cela ne signifie pas forcément que vous devez refuser l’opportunité. Mais vous devez anticiper vos besoins en liquidités et explorer des solutions de financement adaptées (prêts, affacturage, délais de paiement fournisseurs…).
Comprendre la différence entre bénéfice et trésorerie est essentiel pour assurer la pérennité de votre entreprise et éviter des décisions risquées. Une bonne gestion financière repose avant tout sur l’anticipation et une vision claire de vos flux de trésorerie.
