Le délai de paiement moyen des clients chez les petites et moyennes entreprises (PME) au Cameroun est estimé à environ 68 jours, tandis qu’il est de 72 jours pour les moyennes entreprises, et seulement 43 jours pour les grandes entreprises. Ce délai, bien supérieur au délai de paiement acceptable estimé à 37 jours en moyenne, a des conséquences importantes sur la santé financière des PME camerounaises.
Conséquences du délai de paiement moyen élevé
Un délai de paiement aussi long impacte fortement la trésorerie des PME. En effet, 70% des entreprises estiment que l’allongement des délais de paiement a un impact très important sur leur santé financière, avec une proportion encore plus élevée chez les moyennes entreprises (82,5%) et les petites entreprises (68,2%). Ce retard dans les paiements entraîne des tensions de trésorerie qui contraignent les entreprises à recourir à plusieurs solutions pour maintenir leur activité (renégociation des délais de paiement avec certains fournisseurs ou clients, négociation de facilités de caisse avec les banques, recours aux découverts bancaires. Ces mesures témoignent d’une gestion de trésorerie sous pression, qui peut freiner la croissance des PME, limiter leurs investissements et augmenter leur dépendance au crédit bancaire.
Par ailleurs, les retards de paiement sont fréquents : presque toutes ont connu des retards de paiement (99%) et des impayés (96%) de la part de leurs clients. Des challenges qui peuvent entraîner des difficultés à honorer leurs propres engagements financiers, notamment envers leurs fournisseurs, ce qui contribue à un cercle vicieux de tensions financières dans l’écosystème économique.
Face à ce constat, l’État camerounais et plusieurs acteurs privés ont mis en place des initiatives pour améliorer les délais de paiement et la gestion de trésorerie des PME.
Initiatives gouvernementales
Le gouvernement camerounais, à travers le ministère en charge des PME et du commerce, a instauré un cadre réglementaire visant à promouvoir la transparence et la rigueur dans les relations commerciales. Par exemple, la loi n°2015 du 16 juillet 2015 relative à la promotion des PME encadre les relations commerciales et encourage le respect des délais de paiement. De plus, des campagnes de sensibilisation et des conférences sont régulièrement organisées pour informer les entreprises sur les bonnes pratiques en matière de gestion des délais de paiement.
Le gouvernement a aussi intégré dans la Loi de Finances pour 2025 des mesures pour renforcer le contrôle fiscal et la discipline financière des entreprises, contribuant indirectement à une meilleure gestion des flux financiers.
Initiatives privées et sectorielles
Le Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM), principal représentant du secteur privé, mène des enquêtes régulières sur la situation des entreprises et plaide pour la pénalisation des retards de paiement, une mesure soutenue par une majorité d’entreprises camerounaises. Le GICAM organise également des conférences et ateliers pour aider les PME à mieux gérer leur trésorerie et à négocier efficacement les délais de paiement.
Par ailleurs, des plateformes privées innovantes émergent pour offrir des solutions concrètes aux entreprises confrontées aux retards de paiement. C’est le cas de Yellow, une solution digitale de factoring qui permet aux PME camerounaises de pallier leurs problèmes de trésorerie liés aux délais de paiement clients. Le factoring consiste à céder ses créances clients à une société spécialisée qui avance immédiatement les fonds à l’entreprise, moyennant une commission. Yellow propose une plateforme en ligne simple et sécurisée où les PME peuvent transférer leurs factures non-échues et recevoir rapidement des liquidités, sans attendre les longs délais de paiement habituels. Plus de détails ici: yellow-factoring.com.
Que ce soit l’État camerounais ou le secteur privé, tout le monde est d’accord : le délai de paiement moyen des clients chez les PME au Cameroun, qui dépasse largement les normes acceptables, constitue un frein majeur à leur développement.