La gestion des risques en entreprise ne se résume pas à enregistrer des plaintes, jouer le rôle de police interne ou pointer du doigt ses collègues. Il s’agit d’un processus stratégique visant à identifier, évaluer et atténuer les risques pouvant compromettre la réussite de l’entreprise.
Chaque entreprise est confrontée à des risques susceptibles d’affecter sa performance. Un risque se définit comme la probabilité d’un événement et ses conséquences potentielles. La gestion des risques consiste à anticiper ce qui pourrait mal tourner, évaluer les risques prioritaires et mettre en place des stratégies d’atténuation efficaces.
Qu’est-ce que la gestion des risques en pratique ?
La gestion des risques repose sur une analyse approfondie des processus opérationnels afin d’identifier les risques potentiels ou les incidents déjà survenus. Par exemple, dans une industrie, les processus concernent l’approvisionnement, la production, le stockage et la distribution. Parmi les risques identifiables, on retrouve :
- Risque fournisseur
- Risque d’interruption de la chaîne de production
- Risque de stockage
- Risque de maintenance
- Risque de retard de paiement
L’ensemble de ces risques constitue la cartographie des risques. Pour chaque risque ou incident, il est essentiel d’identifier les causes profondes et les faits générateurs. Cette démarche doit être collaborative et débarrassée de tout apriori ou accusation.
Par exemple, un risque d’approvisionnement peut être lié à :
- Un blocage des matières premières au port
- Des factures de transporteurs non réglées
Un risque financier peut être causé par :
- Des retards de paiement des clients
Mesurer et caractériser les risques
Une fois les risques identifiés, il convient de les évaluer en fonction de :
- Leur probabilité d’occurrence
- Leur impact potentiel ou avéré
L’évaluation repose sur le calcul du risque brut :
Probabilité × Impact = Risque brut
En fonction de cette valeur, la criticité du risque est déterminée selon une échelle interne. Par exemple, si un incident a une probabilité de 20 % et peut engendrer une perte de 10 millions, alors :
Risque brut = 2 millions
Un seuil de criticité peut être défini comme suit :
- < 500 K = Faible
- 500 K – 1 M = Modéré
- 1 M – 2 M = Élevé
- 2 M = Critique
Mettre en place un plan de mitigation
Sur la base de cette analyse, un plan de mitigation est élaboré, comprenant :
Actions correctives
Elles visent à résoudre les incidents déjà survenus. Par exemple, pour un blocage des matières premières au port, l’action corrective serait de déployer les moyens nécessaires pour assurer leur sortie afin d’éviter les frais d’entreposage et la dégradation des produits.
Actions préventives
Elles visent à réduire la survenue des risques à l’avenir, en agissant sur leurs causes profondes. Exemples :
- Désigner un point focal au port pour faciliter la gestion des arrivées
- Agréer des fournisseurs en amont
- Privilégier des achats à prix fermes pour limiter l’impact des fluctuations
Ce plan de mitigation constitue le Dispositif de Maîtrise des Risques (DMR) de l’entreprise, renforçant ses méthodes de travail et alimentant le Dispositif de Contrôle Interne (DCI).
La gestion des risques, un levier stratégique
La gestion des risques est un levier stratégique essentiel pour toute entreprise, quel que soit son secteur d’activité. Savoir anticiper et maîtriser les risques permet de sécuriser la performance et d’assurer la pérennité de l’organisation.